Le sanatorium de Borgoumont : un projet de reconversion emblématique
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Un projet patrimonial, écologique et touristique
Niché à Stoumont, au cœur de la province de Liège, le sanatorium de Borgoumont, construit en 1903, s’apprête à connaître une renaissance spectaculaire. Ce bâtiment emblématique, autrefois destiné à soigner les maladies infectieuses comme la tuberculose, va être transformé en un complexe hôtelier éco-responsable alliant patrimoine, bien-être, et accessibilité.
Porté par la SA Borgoumont, ce projet vise la création d’un hôtel 5 étoiles de 87 chambres avec un espace wellness, des salles de séminaire, un restaurant gastronomique, ainsi qu’un complexe de 40 appart’hôtels dans l’ancienne maison de repos et de soins. L’ensemble sera complété par un parking semi-enterré de 202 places, un champ solaire, des installations de loisirs en pleine nature, et un centre de randonnée promouvant la mobilité douce.
Un positionnement clair : nature, bien-être et durabilité
Les promoteurs entendent séduire une clientèle éco-consciente : couples, entreprises et familles à la recherche d’un cadre apaisant et respectueux de l’environnement. Ils s’engagent à respecter le label BREEAM, standard de durabilité reconnu à l’international. Le domaine, entièrement réaménagé, favorisera la biodiversité, supprimera les éléments imperméables inutiles, et accueillera un potager didactique pour les restaurants sur site.
Deux bureaux d’architecture à la manœuvre
Le projet architectural repose sur l’expertise conjuguée de deux bureaux de la région :
- Atelier KHA Architecture (Verviers) est en charge de la réhabilitation du sanatorium historique en hôtel avec centre wellness, brasserie et espaces de séminaires. Leur approche s’ancre dans la mise en valeur du bâti existant tout en intégrant les exigences contemporaines en matière d’accessibilité, d’esthétique et de durabilité.
- Atelier Architecture Lavaux (Esneux) pilote quant à lui la transformation de l’ancienne maison de repos et de soins en résidence de type appart’hôtel et la conception du parking. Leur intervention assure une cohérence entre confort moderne et respect du site naturel et bâti.
Des partenaires solides et engagés
Un tel projet ne se réalise jamais seul. Outre les deux bureaux d’architecture, voici quelques-uns des principaux partenaires du projet : Lemaire Ingénieurs (stabilité, techniques spéciales, PEB et BREEAM), Vireo (aménagements paysagers), Lionel Jadot (design d’intérieur). Le bureau Atingo a été consulté en phase projet afin d’y intégrer une accessibilité à tous.
Des installations accessibles pour tous
L’accessibilité est un axe fort de cette reconversion. Les deux notes techniques produites par Atingo dans la phase de permis d’urbanisme confirment que l’ensemble du projet dépasse les exigences réglementaires pour les personnes à mobilité réduite.
- Accès sans obstacles aux bâtiments via des rampes conformes, portes adaptées, halls de grande taille.
- Mobilité interne fluide grâce à des circulations larges, des ascenseurs adaptés et des escaliers sécurisés.
- Sanitaires accessibles, bien dimensionnés et bien situés, dans tous les espaces publics et privatifs.
- Chambres adaptées (2 chambres d’hôtel et 1 appart hôtel), incluant une salle de bain PMR avec siège de douche, des barres d’appui ainsi qu’une aire de transfert suffisante.
- Centre de bien-être inclusif, prévoyant soins spécifiques et dispositifs d’aide à l’entrée dans les bassins pour les personnes à mobilité réduite.
- Mobilité douce sur le site, avec navettes électriques adaptées PMR entre le parking et les bâtiments, dans un site sans voiture.
Une vision partagée de l’accessibilité par les architectes
Les deux bureaux d’architectes ont déjà de l’expérience dans la conception de bâtiments accessibles : l’Atelier Kha au travers de rénovations réalisées dans le cadre de l’administration de Fléron par exemple, l’Atelier Lavaux au travers de rénovations et constructions de bâtiments dédiés aux institutions bancaires notamment.
Au sein du projet du sanatorium, ces deux bureaux ont intégré les exigences d’accessibilité dès la conception, non comme une contrainte, mais comme un levier d’inclusion et de confort pour tous les publics. L’ensemble des recommandations d’Atingo ont été suivies permettant que les installations, tel que le centre de bien-être par exemple, soient pleinement accessibles sur plan aux personnes en situation de handicap. C’est rarement le cas. Cela reflète d’une ambition forte et cela s’explique lorsque l’on écoute les architectes parler de leur mission professionnelle.
Emilien Hastir, cocréateur de l’Atelier Kha : « Je crois que l’un des enjeux de notre métier, c’est d’arriver à proposer un espace qui peut être utilisé par le plus grand nombre de personnes. Nous avons fait appel à Atingo préalablement au permis d’urbanisme pour donner plus de qualité au dossier. »
Prisca Verbaert de l’Atelier Lavaux : « Nous sommes sensibilisés à l’accessibilité depuis de nombreuses années. Nous avons mis notre expertise au service de la conception des appart’hôtels, notamment dans le dimensionnement et la disposition de tous les locaux. »
Pour la suite de l’aventure, le permis d’urbanisme ayant été récemment octroyé par la Région wallonne, les architectes vont pouvoir dédier leur attention à l’analyse des offres des entrepreneurs. Le début de travaux est prévu au printemps 2026 et on parle d’une ouverture pour le début de l’année 2028.
Dans les phases ultérieures du projet, il faudra veiller, entre autres, au choix des matériaux de revêtement de sol extérieur, au choix du système d’alarme incendie (sonore et visuel), aux différents mobiliers, à la sécurisation des cloisons vitrées, de la rampe d’accès et des escaliers pour les personnes déficientes visuelles et les personnes marchant difficilement, etc.
Si déjà à ce stade, ce projet présente un très beau potentiel d’accessibilité, nous nous réjouissons de découvrir la mise en œuvre de ce projet inclusif.
Copyright photos : SA Borgoumont