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L’interview d’Emilie Goffin

Fauteuil jaune, t-shirt jaune, personnalité solaire, touche à tout, pleine d’énergie et toujours prête à relever de nouveaux défis : voilà Emilie Goffin. Sa carrière professionnelle a débuté en 1998. Depuis, elle a exercé plusieurs fonctions et plusieurs métiers. Les points communs entre toutes ses expériences professionnelles sont la soif d’apprendre et de transmettre, une grande motivation, une envie de faire avancer les choses, beaucoup d’humour et de lien avec les gens. Si aujourd’hui, elle dédie son temps et son savoir au monde du tourisme (Directrice de la Maison du tourisme Explore Meuse & blogueuse sous le nom d’« Emilie en Wallonie »), son expérience professionnelle dans le secteur de l’accessibilité a marqué un tournant dans sa carrière et dans sa vie personnelle aussi. Comme elle le dit si bien, son immersion dans l’accessibilité a tout changé !

Quelle a été ton expérience au sein de l’équipe d’Atingo ?

J’ai été recrutée au sein de l’équipe d’Atingo en 2013. J’ai travaillé plus particulièrement au développement d’Access-i qui est devenu aujourd’hui la plateforme de référence renseignant sur le niveau d’accessibilité des lieux ouverts au public, des infrastructures touristiques et sportives, des parcs et jardins, des circuits vélo et des évènements. Celle-ci est connue et reconnue de tous. Mais avant d’en arriver là, il y a eu de nombreuses étapes. En 2013, les enjeux étaient de faire connaitre le tout jeune référentiel, de le faire grandir, de lui trouver des alliés.

Quand, en 2015, Access-i avait suffisamment grandi pour voler de ses propres ailes et engager son premier membre du personnel, on m’a proposé de prendre le poste de responsable de projets. Et j’ai naturellement accepté cette opportunité. J’ai quitté Atingo mais je suis restée en contact étroit avec l’équipe.

Quels sont les exploits retenus ?

En 2014, Access-i fait ses premiers pas publics et il est question de présenter le référentiel au monde. Nous avions tout à écrire. Nous partions d’une page blanche. Et l’ensemble d’un secteur souhaitait avancer de concert. J’ai beaucoup aimé ce défi. De par mes expériences professionnelles antérieures dans le tourisme (Directrice des Plus Beaux Villages de Wallonie), je disposais d’une compréhension du secteur touristique, je pouvais facilement entrer en contact avec les administrations tels que le Commissariat Général au Tourisme (CGT) pour leurs présenter les avantages de l’outil. Fascinée par les relations humaines et la joie de transmettre, j’ai été grandement stimulée par l’envie de faire connaitre ce projet au plus grand nombre. Cette force m’a permis de relever de nombreux challenges dont ceux menés notamment lors du premier Sommet mondial du Tourisme Accessible à Montréal en 2014. A cette occasion, nous avions composé une délégation wallonne rassemblant plusieurs acteurs du secteur. L’objectif était d’y présenter notre innovant référentiel. Le sommet était impressionnant et a mené vers de nombreuses collaborations fructueuses par la suite entre Montréal, la Wallonie et Bruxelles. Outre la présentation d’Access-i au sommet, je garde un souvenir ému et une grande fierté d’avoir pu également le présenter au Consulat Belge à Montréal avec notamment André Leclerc, président de Kéroul. Soutenu par une équipe motivée et compétente, ce défi a pu être mené avec brio, mais aussi avec une pointe d’humour. Je fais ici référence au Chokotoff agrafé à chaque carte de présentation d’Access-i. Je suis certaine que l’ensemble des participants à cet évènement se souvient toujours aujourd’hui de ce détail symbolique qui démontrait l’originalité de notre initiative.

Quel regard poses-tu sur l’équipe d’Atingo ?

C’est un regard affectueux qui m’anime. Je retiens la richesse de nos échanges et la qualité d’écoute qui animaient nos moments collectifs. J’ai beaucoup apprécié les nombreux apprentissages émergeant d’une équipe pluridisciplinaire, car non seulement les profils professionnels étaient différents, mais les besoins spécifiques des membres de l’équipe étaient aussi multiples.

Et sur ton expérience professionnelle dans le secteur de l’accessibilité ?

Dans l’ensemble de ma carrière, c’est le métier qui a le plus profondément marqué un changement en moi. Je dirais que cela a agrandi et enrichi ma vision du monde. Je possède aujourd’hui un regard plus complet de l’espace public. Toutes les missions professionnelles que j’ai occupées par la suite ont été influencées par ces apprentissages. Et naturellement je mets à profit ces acquis dans le secteur du tourisme.

Tourisme et accessibilité ? Quels défis pour aujourd’hui et demain ?

Je pense que la sensibilisation est l’élément clé. Il faut travailler pour faire évoluer les pratiques et augmenter l’accessibilité des lieux touristiques et culturels car ce n’est pas une fantaisie ou un luxe, c’est un réel besoin. Les exposés techniques et chiffrés financièrement sont intéressants pour montrer le potentiel économique qui découle de ce secteur. Mais tant que les gens ne comprendront pas l’aspect humain et personnel lié à l’accessibilité, nous avancerons toujours à pas de souris. C’est pourquoi, je prône pour un discours imagé et personnel visant à humaniser ce défi. Dans le cadre de mes missions, dès que j’en ai la possibilité, je m’applique à transmettre ce témoignage. Et pour ceux qui m’ont déjà vue en action, ils savent que j’utilise souvent des exemples concrets pour illustrer les concepts plus abstraits.

Si tu devais choisir un mentor, n’importe qui, quelle serait cette personne ? As-tu une devise/expression, que tu aimes particulièrement ?

Sans hésiter : Sœur Emmanuelle ! Sa détermination à améliorer les conditions de vie de ses semblables est une véritable source d’inspiration. Elle était également intimement convaincue que, sans l’appui de nombreux partenaires, son action personnelle serait restée comme un pic solitaire et nu.
Elle disait si justement dans Confessions d’une religieuse aux Editions Flammarion : « La réalité exige le nous ».