Sensibilisation du TEC Hainaut
Comme sur tout le réseau TEC, l’accessibilité des bus est conditionnée par le déploiement d’une rampe permettant à la personne en situation de handicap d’embarquer dans le véhicule. Si tous les bus du TEC Hainaut sont aujourd’hui équipés d’une rampe, cela ne signifie pourtant pas que ces rampes soient toujours utilisables. Ce constat a incité Fanny Descotte à demander à Atingo une journée de sensibilisation à destination d’une équipe aux profils variés.
Retour sur cette journée vécue le 10 avril 2024, avec Fanny Descotte, responsable Infrastructures Réseau pour le TEC Hainaut
Pourquoi avoir sollicité Atingo pour bénéficier d’une journée de sensibilisation à l’accueil des personnes en situation de handicap ? Pouvez-vous nous retracer l’origine de ce projet ?
Nous lançons un projet dans le Hainaut qui se nomme « Garantir le bon fonctionnement et le bon usage des rampes ». À ce jour, 100% du parc de bus TEC du Hainaut est équipé de rampes. Pourtant, lorsqu’une PMR se présente à un arrêt, il arrive que celle-ci ne puisse embarquer car la rampe n’est pas déployée et ce pour des raisons techniques ou humaines.
De ce fait en découlent des soucis au niveau des réclamations et des interpellations récurrentes des PMR et institutions. Mais pas seulement, nous avons pu également constater que cela engendre du stress pour notre personnel de conduite.
D’un point de vue financier, diminuer le nombre de « non-déploiement » des rampes contribue à diminuer aussi le nombre d’avaries et donc le nombre d’interventions pour réparations et dépannage en ligne.
Qui a participé à cette journée ?
Nous avons donc constitué une équipe projet composée des différents métiers concernés à la fois du côté des services techniques comme un mécanicien, un électromécanicien, des chefs d’équipe, un gestionnaire technico-administratif et du côté de l’exploitation avec un conducteur, un contrôleur, un responsable de dépôt, un gestionnaire réclamation, un responsable de l’infrastructure…
Le périmètre du projet reste toutefois axé sur le fonctionnement de la rampe et non pas les autres problèmes qui ont un impact sur le déplacement global de l’usager (par exemple le niveau d’accessibilité du quai).
Quelles étaient vos attentes par rapport à cette journée ?
Le but était de sensibiliser tous les membres de l’équipe, certain n’étant pas directement touché par la problématique, afin de susciter leur intérêt et leur engagement dans le projet.
Quel était le retour des participants à la suite de cette journée ?
Durant cette expérience, nous n’avons pas rencontré de problème concernant le déploiement de la rampe. Toutefois cela a permis à chacun de vivre le parcours d’un client PMR qui n’est pas toujours facile et ce pas seulement au niveau de la rampe. Cela a également permis à chaque métier de se rendre compte de ce qu’il en était en situation réelle, c’est-à-dire en ligne avec d’autres voyageurs à bord et tout ce que cela représente (le comportement des autres usagers, les retards engendrés, les procédures…). L’objectif de la prise de conscience a donc été atteint. Tout le monde a beaucoup apprécié cette sortie et cela nous a servi de base pour lancer nos discussions en équipe projet.
Quels sont les prochains défis à relever par le TEC Hainaut, et que prévoyez-vous de mettre en place pour poursuivre l’amélioration de l’accessibilité de votre réseau de bus ? Quels sont les impacts concrets à espérer suite à cette journée ?
L’objectif de notre projet est donc de se mettre tous autour de la table pour lister les causes des problèmes de déploiement et trouver ensemble des pistes de solutions. Cela devra alors aboutir sur un plan d’actions et la mise en place d’un suivi de celles-ci.
En parallèle, nous continuons à auditer notre réseau afin d’identifier les arrêts conformes et praticables et le communiquer aux usagers. Nous étudions aussi continuellement l’aménagement d’arrêts dès que l’environnement urbain nous le permet.
Le mot de la fin ?
Nous sommes conscients des difficultés rencontrées par les PMR lors de leur déplacement. Malheureusement, nous ne savons tout simplement pas améliorer les choses en une seule fois. Cela demande du temps pour rattraper des décennies de retard dans les aménagements urbains. Il est également important qu’à l’inverse, les usagers sachent que, seuls, nous sommes incapables de régler tous les soucis. Nous sommes avant tout un opérateur de transport en commun et nous tentons d’améliorer les choses qui sont de notre domaine. Nous n’avons notamment pas la main sur les cheminements qui mènent à nos arrêts, sur le contexte parfois périlleux en milieu rural qui rend tout simplement impossible la réalisation d’aménagements accessibles.