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Sensibilisation à l'accessibilité : une expérience marquante pour les étudiants du Master de Spécialisation interuniversitaire en Transport et Logistique

Le 7 avril dernier, 14 étudiants du Master interuniversitaire de spécialisation en transport et logistique (MSTL) ont participé à une journée de sensibilisation à l’accessibilité des transports en commun à Bruxelles. Cette initiative a été animée par Nino Peeters, Président de Passe le Message à ton voisin et Cédric Marlière, formateur chez Atingo.

Pour la cinquième année consécutive, cette formation invite les étudiants à se mettre dans la peau d’une personne en situation de handicap en se déplaçant en fauteuil roulant dans les transports publics bruxellois. Une mise en situation concrète qui laisse rarement indifférent.

Une formation immersive et impactante

Répartis en deux groupes (8 le matin, 6 l’après-midi), les étudiants ont quitté le campus ULB du Solbosch. Le parcours emprunté (bus 71 jusqu’à Delta, métro 5 jusque Schuman, découverte de la gare intermodale, métro jusque Pétillon et retour à l’ULB en tram 25) leur a permis d’appréhender directement les obstacles rencontrés au quotidien par les personnes à mobilité réduite : les lacunes entre les quais d’embarquement et les différents types de matériel roulant, la nécessité de réserver à l’avance le service d’assistance, l’absence ou le manque de signalétique directionnelle, la disponibilité des ascenseurs, la contrainte de certains détours qui allongent les distances et les temps de déplacement, etc.

À chaque étape, les formateurs ont animé des échanges pour décrypter les besoins spécifiques des différentes familles de handicap et souligner des notions-clés : accessibilité de plain-pied, largeur de passage, visibilité ou encore continuité de l’itinéraire.

Un public international, des enjeux globaux

Le MSTL accueille principalement des profils d’ingénieurs, économistes, ingénieurs commerciaux et géographes/urbanistes, originaires d’Afrique subsaharienne et Haïti. Bénéficiant d’une bourse de la Coopération belge au développement, beaucoup occupent déjà ou sont appelés à occuper des fonctions clés dans le secteur de la mobilité dans leur pays d’origine, par exemple responsable de la mobilité à Ouagadougou ou vice-directeur d’un aéroport régional à Madagascar.

Cette diversité culturelle et professionnelle donne tout son sens à cette activité pédagogique, comme l’explique Frédéric Dobruszkes, chercheur FNRS rattaché à l’ULB, spécialisé en géographie des transports et responsable académique du master :

« Nos étudiants évoluent généralement dans des contextes urbains où les enjeux de mobilité diffèrent profondément de ceux que nous connaissons en Belgique. L’absence de trottoirs, ou leur mauvais état, ainsi que le manque de réseaux de transport public structurés (remplacés par une offre informelle de vans ou de motos-taxis) rendent les défis d’accessibilité encore plus complexes. On pourrait dès lors questionner la pertinence d’une telle sortie de terrain pour eux. Pourtant, à chaque édition, nous constatons leur vif intérêt à découvrir cette mise en situation et leur étonnement face aux nombreuses barrières rencontrées ici, à Bruxelles, par les personnes en situation de handicap. Cette journée de terrain est pour eux comme un électrochoc qui les marquent profondément. »

Nino Peeters explique aux élèves les notions-clés à maitriser.

Une collaboration fondée sur l’expérience et la conviction

Frédéric Dobruszkes a vice-présidé pendant 17 ans la Commission régionale de la Mobilité (CRM) à Bruxelles. En y côtoyant Nino Peeters, également membre actif de la CRM, il a pris pleinement conscience des faiblesses de l’accessibilité des transports et de l’espace public bruxellois. De cette rencontre est née l’idée d’intégrer une sensibilisation concrète à l’accessibilité au sein du programme du master de spécialisation.

Aller plus loin : vers des mobilités inclusives

éric Dobruszkes est également co-auteur de deux publications scientifiques récentes consacrées à l’accessibilité des transports publics bruxellois :

Ces travaux s’inscrivent dans une volonté commune de faire évoluer les politiques de mobilité vers davantage d’inclusion grâce notamment à des données chiffrées objectivées scientifiquement.