Projet d’extension du piétonnier de Namur : retour sur 7 mois de travail participatif

Suite au lancement d’un appel à participation pour réfléchir à l’amélioration de la mobilité et la qualité des espaces publics du centre-ville de Namur, Atingo a souhaité déposer sa candidature. En effet, la localisation de nos bureaux et l’étroite collaboration que nous entretenons depuis de nombreuses années avec le service mobilité de la Ville pour améliorer l’accessibilité des cheminements et infrastructures publiques aux personnes en situation de handicap (PSH) nous semblaient être une juste continuité de notre travail quotidien.

C’est ainsi que durant 7 mois, Alexandra Dusausoy a participé, en tant qu’experte en accessibilité mais également travailleuse namuroise, aux 8 ateliers animés de main de maître par Tr@me Scrl. Chaque atelier participatif ciblait des thématiques spécifiques et se nourrissait des présentations réalisées par des bureaux d’études. Le débat et la réflexion collective se déroulaient en sous-groupes, ce qui permettait à chacun d’apporter son point de vue et de soumettre ses propositions.

Ces discussions étaient riches en expérience et enseignement grâce à la diversité des intervenants, venus de tous horizons (commerçants, habitants, étudiants, travailleurs, etc.). Une grande partie de ce travail collaboratif a été de réfléchir à une éventuelle extension du piétonnier. Diverses pistes ont été analysées et nous avons pu donner notre avis sur la question en tant qu’usagers actifs de la corbeille de Namur, en tenant compte des AFOM (Atouts, Faiblesses, Opportunités et Menaces) soulevées par les bureaux d’études.

Bien que nous soyons tenté de rendre l’entièreté du Centre historique de Namur uniquement aux piétons (y compris les PSH), il est illusoire de penser que ce soit possible à court, moyen ou même à long terme ! Il est évident qu’il faut composer avec les autres modes de déplacement mais dans un juste et équitable partage de l’espace public. C’est la tendance actuelle !

Se pose alors la question : « comment réaliser un aménagement urbain de qualité qui réponde aux besoins de tous ? ». Une alternative au piétonnier existe-t-elle, connaissant le sentiment d’insécurité que cela engendre lorsque les activités diurnes font place aux nocturnes ? La réponse est OUI… grâce à la zone de rencontre (zone 20) qui a le vent en poupe depuis quelques années, voire la ZAL (Zone d’Accès Limitée) vue lors de notre visite de terrain à la Chaussée d’Ixelles à Bruxelles. Ce type d’aménagement présente de nombreux avantages pour les piétons qui profitent de toute la largeur de la voirie pour déambuler sur un espace où la priorité lui est accordée partout. Les nuisances sonores, acoustiques et olfactives sont radicalement réduites grâce à la réduction drastique de la circulation automobile. Le confort d’usage y est optimal (espace de plain-pied avec un bon revêtement de sol) et la convivialité retrouvée (lieux de séjour équipés de nombreuses zones de repos, terrasses, plantations, fontaines, éventuellement des modules de jeux pour les enfants, etc.). Néanmoins, une attention particulière doit être portée aux déplacements des PSH et particulièrement aux personnes déficientes sensorielles et cognitives qui éprouvent de grandes difficultés dans ce type de zones dépourvues de repères « classiques » (séparation franche entre les trottoirs et la chaussée) !