Qui est qui ? Vincent Snoeck, directeur
Écrit le
Vincent Snoeck
Directeur
Arrivé chez Atingo en 2002
Contacter Vincent par mail
081 24 19 37
0486 477 160
Bonjour Vincent, tu es le dernier de l’équipe à être interviewé. C’est toi qui l’as souhaité ainsi, pourquoi ?
J’ai la chance d’être le directeur de cette belle équipe et je trouvais logique de donner d’abord la parole aux acteurs de terrain, à ceux qui font d’Atingo ce qu’il est, c’est-à-dire un bureau d’études professionnel et performant dont je suis très fier.
Peux-tu nous retracer ton parcours professionnel et les grands moments qui ont jalonné tes années chez Atingo ?
Je suis enseignant de formation. J’ai travaillé comme instituteur primaire durant quelques années (dans les années 90 !) du côté de Liège. Puis, la rétinite pigmentaire dont je suis atteint s’est fortement aggravée et je suis devenu aveugle assez vite. Je me suis rapidement reconverti dans la communication et j’ai travaillé quelques années pour des organismes œuvrant à l’intégration des personnes déficientes visuelles. En 2002, le président d’Atingo (GAMAH à l’époque) m’a proposé de rejoindre leur petite équipe, ce que j’ai fait en prenant la tête du service « Pédibus » à l’époque, puis de l’entièreté de l’ASBL en 2004.
En bientôt 20 ans de carrière, j’avoue que j’ai rencontré énormément de situations différentes, cocasses, historiques parfois … en choisir l’une ou l’autre est vraiment difficile. J’en choisirais 5 :
- La création de l’Indice Passe-Partout qui était le premier label permettant de donner un niveau d’accessibilité aux bâtiments. C’était dès 2002 et nous avons développé ça avec le bureau Plain-Pied. Nous avions l’impression d’être des pionniers de l’accessibilité et nous avons été invités un peu partout pour présenter notre méthodologie, y compris au Québec que nous avons traversé de long en large à l’hiver 2003. Ce fait est d’autant plus important qu’il a fortement nourri la certification Access-i qui est apparue, elle, en 2014 et qui, grâce aux apports de tout le secteur accessibilité, est bien meilleure que notre indice de l’époque !
- La création du CAWaB (Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles) en 2006 est également un fait très marquant. Avec d’autres associations du secteur, nous avons décidé d’unir nos forces et surtout structurer nos demandes face aux autorités publiques. J’ai eu la chance de présider ce Collectif durant pas mal d’années et maintenant, il compte toujours plus d’une vingtaine d’associations et emploie bientôt 4 personnes. Cette union a clairement modifié le paysage du secteur et a imposé aux autorités publiques de faire avec nous et non plus sans nous.
- Le procès contre les TEC en 2013 a été aussi un élément déclencheur car nous avons réussi, unis à d’autres, à faire plier le transporteur pour qu’il accepte, enfin !, de faire monter des personnes en fauteuil roulant dans les bus.
- En 2016, notre recentrage sur nos missions de prédilection (le conseil et la formation) en redéfinissant les rôles de chacun dans l’équipe, en structurant les départements technique, formation, administratif et en passant de Gamah à Atingo !
- Enfin, je ne peux pas ne pas citer l’organisation du 2ème sommet mondial du tourisme accessible de Bruxelles en 2018 pour lequel je me suis très fortement impliqué avec mon équipe et qui restera un élément marquant de ma carrière, élément dont je suis fier tant sa portée a été grande et les attentes des participants comblées.
Quelles sont tes principales forces ?
Je crois pouvoir dire que je suis un manager organisé, rigoureux (mais pas rigide), convainquant, doté d’une certaine capacité à la médiation et avec une parole libre, détendue et honnête. Ce n’est pas toujours facile pour mes collègues car je crois que je prends parfois beaucoup de place !
Les aspects budgétaires me plaisent aussi pas mal. Je me sens à l’aise avec les chiffres ce qui m’amène à me retrouver administrateur trésorier de plusieurs ASBL.
Si tu te retournes sur ces années passées chez Atingo, peux-tu nous citer un élément majeur que tu as appris ?
Notre bureau, ainsi que le travail que j’y fais, sont de parfaits témoignages que l’entraide et la solidarité permettent de faire de bien belles choses. La cause que nous défendons n’en serait pas là si nous étions seuls et, pour ma part, je ne pourrais exercer ce métier sans le soutien constant de mon équipe et sa confiance.
Depuis ton arrivée, as-tu vu évoluer Atingo ? Constates-tu un changement dans le travail ?
Atingo a beaucoup changé depuis 2002 ! Mais ce sont des changements que j’ai voulus et pour lesquels l’équipe m’a suivi :
- Nous étions 4, nous sommes 11 !
- Tous nos conseillers sont maintenant architectes, architectes d’intérieur ou ingénieur, ce n’était pas le cas auparavant.
- Nous travaillons pour des clients parfois « tout petits » tels que les propriétaires de gîtes mais aussi pour de très gros clients tels que l’OTAN ou le Parlement européen. Et nous aimons tant les uns que les autres, cela rend notre travail très riche et varié.
- Nous sommes très organisés et professionnels, cela ne ressemble plus guère au joyeux bazar de mes débuts même si parfois, je suis un peu nostalgique de cette période nettement plus insouciante. 😊
Comment vois-tu les prochaines années en ce qui concerne le secteur de l’accessibilité ?
Je suis très optimiste car tous les piliers sont en place maintenant. Le secteur de l’accessibilité est parfaitement structuré, la militance s’exerce au niveau du CAWaB, l’expertise au niveau des bureaux comme le nôtre, les solutions techniques innovantes pleuvent et la conscience politique est là ! Si je devais m’en aller maintenant, je serais fier de nous tous car nous avons bien bossé depuis toutes ces années !
Que souhaites-tu à Atingo pour les 10 prochaines années ?
Une de nos clés de réussite est l’innovation sociale et … la surprise. Outre de se porter aussi bien que possible pour pouvoir continuer à bâtir un environnement accessible, je n’en dirai pas plus !
Quel est ton péché mignon, ton hobby ? As-tu une devise/une expression, que tu aimes particulièrement ?
Tout le monde s’accordera, je crois, pour dire que je suis un bon vivant, que j’aime la gastronomie et le bon vin ! Mais, j’aime aussi beaucoup les sports tels que la randonnée équestre ou le ski que je pratique assidûment.
La maxime que je dis souvent et qui illustre parfaitement toutes ces années au service d’Atingo c’est : « Seul, on va plus vite mais ensemble, on va plus loin ! ».