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Formation Conseiller en accessibilité – retour sur le témoignage de Julie Luyckx, malvoyante de naissance

La formation Conseiller en accessibilité se compose de 10 journées d’apprentissage. Lors de la première journée, les participants sont confrontés aux réalités de terrain vécues quotidiennement par les Personnes en Situation de Handicap (PSH). Cela passe par des mises en situation mais aussi par la rencontre de témoins qui partagent leurs réalités. Lors de cette première journée, ils ont eu la chance de rencontrer Julie Luyckx. D’une présence souriante et curieuse, avec une voix dynamique, elle entame son témoignage.

« Je m’appelle Julie, je suis malvoyante de naissance. Je vis à Namur. Je suis témoin pour la formation Conseiller en accessibilité depuis plusieurs années. J’adore le contact avec les professionnels car cela permet d’échanger sur les réalités de chacun et cet échange est très riche dans les deux sens. J’apprends à connaître vos réalités et vous apprenez à découvrir les miennes. »

Son intervention se tient après les mises en situation, ce qui permet de créer rapidement un échange. Les participants évoquent leurs ressentis après avoir emprunté un itinéraire tantôt en chaise roulante, tantôt munis d’un bandeau masquant la vue et équipés d’une canne de locomotion. En miroir de ses vécus, Julie peut rebondir en présentant ses réalités. Elle leur parle notamment de ses déplacements.

Les déplacements

« J’entame uniquement des déplacements que je connais. Et si je ne suis pas certaine de savoir me déplacer d’un point A à un point B, je ne me déplace pas. En général, les gens sont étonnés de réaliser cela. Mais je n’ai pas le choix. Car il est essentiel que je puisse bien repérer les itinéraires avant de les emprunter seule. En guise de repères, j’utilise les lignes guides naturelles ou artificielles présentes dans l’espace public. Je me dirige soit avec ma vision résiduelle, soit avec d’autres sens. J’utilise notamment le toucher, que ce soit par la détection à la canne de locomotion ou au pied ou plus subtilement la perception d’un courant d’air, qui m’indique par exemple que je suis près d’une sortie. Je me sers aussi de mon ouïe, en me guidant grâce aux traversées sonores par exemple. Certaines fois, l’odorat me donne des indications. »

Elle clôture ce passage en sensibilisant l’auditoire à la difficulté que représentent les nouveaux espaces partagés urbains en vogue et à la mode, qui mélangent piétons, cyclistes et voitures. S’ils apportent convivialité et collaboration en ville, ils représentent beaucoup de nouvelles difficultés à gérer pour une personne malvoyante. Elle témoigne aussi des difficultés entraînées par la multiplication des véhicules avec moteurs silencieux, qui sont plus difficilement identifiables à l’ouïe.

Une rencontre qui propulse les participants dans la peau d’une personne malvoyante

Julie continue ensuite en évoquant notamment son parcours scolaire, les défis rencontrés lors de son entrée en école supérieure, les freins et avantages à l’utilisation d’une canne de locomotion ou l’aide d’un chien d’assistance et pour finir les adaptations nécessaires pour son bien-être dans les bâtiments. Pour rendre les choses plus concrètes, elle évoque notamment les adaptations réalisées dans son appartement.

« Je suis atteinte de photophobie, c’est-à-dire, une hypersensibilité à la lumière. J’ai besoin de lumière artificielle chaude et indirecte. En revanche, je fuis au maximum la lumière naturelle. Cela se traduit dans mes aménagements par le placement d’une colonne contre la fenêtre de la cuisine pour limiter l’entrée de lumière, par l’utilisation de stores adaptés pour les fenêtres. Je dispose aussi d’électroménagers avec de vrais boutons, d’une taque de cuisson adaptée. Mes interrupteurs et mes prises de courant sont anthracite pour augmenter les contrastes. Les meubles dans la salle de bain se prolongent jusqu’au sol, ce qui est nécessaire pour mon repérage ».

Le moment des questions-réponses

La rencontre se termine par un espace dédié aux questions-réponses. Y sont souvent abordés des thématiques comme la question de l’emploi, la sécurité dans l’espace public, ainsi que diverses interrogations sur les aides technologiques comme le GPS. Julie est souvent amenée à préciser que ces outils technologiques ne sont pas des solutions miracles. Ils sont en revanche de bons appuis pour la guider.

Plus d’informations sur le cycle complet de la formation Conseiller généraliste en accessibilité 

Intitulés des formations Dates Actions
Conseiller généraliste en accessibilité
  • Du 16/01/2024 au 03/12/2024
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