Ils ont contribué à Atingo
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En 2013, Patrick Bartholomé a eu le plaisir, comme il le dit, de remplacer pendant une dizaine de mois, dans ses tâches de responsable de la communication, Anne-Sophie Marchal partie en congé de maternité. Il se présente selon les étiquettes dans l’air du temps, comme un mâle hétérosexuel cisgenre blanc âgé de 64 ans, d’éducation gréco-latiniste. 😉 Il est marié à Brigitte. Père de 4 enfants, il est aussi de nombreuses fois grand-père.
Professionnellement, Patrick a eu un parcours riche et diversifié, passant d’un poste de chimiste dans l’industrie des polymères au métier de copywriting puis de journaliste technique, suivi d’une réorientation dans l’édition de livres. Il termine actuellement sa carrière comme chargé de communication dans une coopérative citoyenne agréée entreprise sociale active dans la production d’énergie renouvelable, principalement éolienne. Ce parcours professionnel a fait de lui un « slasher-type », comme il le nomme dans son interview, prenant une fois encore un malin plaisir à rigoler de la vie et de lui-même. 😉
Suivez-nous dans la rencontre d’un homme savoureux rempli d’autodérision, d’humour et de sagesse !
Interview de Patrick Bartholomé
Qu’est-ce qui t’a marqué au sein de l’équipe ?
La bienveillance. Mutuelle d’abord. Ensuite dirigée vers les publics, PMR naturellement, mais aussi les publics ignorants des problématiques, et les décideurs, que l’on cherchait à sensibiliser sans pour autant les accuser, ni les culpabiliser.
La fermeté dans la militance (je me rappelle un bras de fer avec les TEC) pour obtenir le respect de l’équité envers les PMR, c’est-à-dire faire évoluer la société vers un modèle où chacun reçoit non pas autant que l’autre, mais chacun selon ses besoins. L’équité va beaucoup plus loin dans la justice que l’égalité.
La bonne humeur générale. Qualité également rare.
Quelles sont les expériences où tu as senti que le travail de groupe apportait des plus-values ?
À mon arrivée chez Atingo, à l’époque GAMAH, mon ignorance quasi-totale des aspects techniques, réglementaires et paramédicaux de la problématique des PMR, m’aurait rendu incapable de fonctionner sans la transfusion urgente et massive de compétences dont j’ai pu bénéficier de la part des collègues.
Que retiens-tu de cette expérience et qui te sert encore aujourd’hui ?
J’ai découvert le monde et l’esprit des entreprises à finalité sociale dont je n’avais qu’une très vague et très incomplète idée. Je l’ai dit à mon entretien d’embauche et je l’ai redit lors de retrouvailles récentes : j’ai eu le privilège d’effectuer chez Atingo un travail porteur de sens. Cela ne m’était pas arrivé très souvent en 40 ans de carrière et heureusement je termine celle-ci à nouveau dans un projet, certes d’une autre nature, mais qui a cette même qualité.
Un souvenir que tu as envie de partager ?
Avoir traversé Namur en chaise roulante alors que je suis valide, en compagnie des collègues, valides ou non, et surtout d’un échevin, pour expérimenter avec lui les difficultés et les pièges si nombreux et insoupçonnables pour les bipèdes. Et avoir eu la chance de recevoir de la part des passants de multiples manifestations de prévenance et propositions d’assistance. Je devais être bien piteux dans mes efforts…
Quelles sont tes collaborations avec Atingo aujourd’hui ?
Elle est informelle et bénévole : il m’arrive d’être impliqué dans des projets où l’accessibilité est un des enjeux et dans ce cas je m’assure toujours que mes interlocuteurs connaissent Atingo. Dans le cas contraire, je joue les entremetteurs. Et du genre qui insiste…
Je reviens avec plaisir dire bonjour à mes anciens collègues lors de mes déplacements à Namur.
Qu’est-ce qui t’étonne le plus en matière d’accessibilité ? Quels sont tes espoirs pour le futur ?
Ce qui m’étonne : la lenteur de la mise en place de solutions de base, techniques ou organisationnelles, dans les transports en commun, ce qui équivaut, pour moi, à une absence de volonté d’aboutir.
Mon espoir : étant actuellement en contact avec divers professionnels du bâtiment pour la construction du logement de mes vieux jours que je souhaite le plus accessible possible, je constate que tous sont assez bien informés des normes d’accessibilité ou au minimum de l’existence de telles normes.
Peux-tu nous partager un mentor, une devise et une expression que tu apprécies particulièrement ?
- Mes mentors : L’ingénieur français Jean-Marc Jancovici et la regrettée auteure et journaliste scientifique belge Élisa Brune.
- Une devise : « Tout finit toujours par s’arranger. Même mal. »
- Une expression : « Oui, le monde change. Que pourrait-il faire d’autre ? »