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Ils ont contribué à la mission d’Atingo !

Écrit le

L’interview de Maureen Theys

Maureen Theys est architecte d’intérieur. Diplômée de l’Ecole Saint-Luc (ESA) à Bruxelles en 2011, elle travaille dans différents bureaux d’étude, avant de rejoindre Atingo en 2018 où elle occupe un poste de conseillère en accessibilité. Aujourd’hui, du haut de ses 33 ans, mariée et maman de deux enfants, elle gère son entreprise  Les Conseils De Maureen . Elle revient avec nous sur son expérience chez Atingo.

Qu’est-ce qui t’a marquée au sein de l’équipe à ton arrivée ?

Formation au Château de Modave

Quand je me suis présentée chez Atingo, j’étais dans une étape de ma vie où je cherchais la bonté dans l’être humain. Le processus d’engagement comportait plusieurs épreuves. A l’étape finale, je devais présenter un aménagement accessible. J’en ai profité pour présenter les plans d’une cuisine professionnelle accessible. A travers l’ensemble des étapes, j’ai été marquée par la cohérence entre les intervenants, la bienveillance de l’équipe, et l’intérêt qui était manifesté à l’égard de qui j’étais et non pas uniquement de ce que je savais faire. J’ai espéré de tout cœur être prise et cela a fonctionné.

En tant que conseillère en accessibilité, quelles sont les missions qui t’ont marquée ?

J’ai beaucoup travaillé sur l’accessibilité des Services résidentiels pour personnes en situation de handicap venant de l’étranger (SAFAE), notamment en m’impliquant avec Plain-Pied dans la constitution d’une grille d’évaluation.

Mes compétences en dessin en 3D et en graphisme m’ont amenée à travailler sur la révision du guide d’un logement adaptable. J’ai aussi été active dans divers autres dossiers comme l’accessibilité de la ville de Spa, les audits Access-I, les conseils dans les Plans Communaux de Mobilité, l’appui à l’équipe de formation.

Que retiens-tu de cette expérience et qui te sert encore aujourd’hui ?

L’ergonomie au sens large est une thématique qui me passionne. Avant mon arrivée chez Atingo, je ne connaissais pas grand-chose à l’accessibilité et j’ai beaucoup apprécié être plongée dans le bain dès le début. Je me suis nourrie des apprentissages réalisés à travers la découverte des différentes normes en vigueur, à travers toutes les expériences concrètes et de terrain, au travers des documents de travail que j’ai élaborés. Et cela a résolument orienté les choix professionnels que j’ai réalisés par la suite.

Ton profil professionnel aujourd’hui ?

Depuis 2 ans, je me suis lancée en tant qu’architecte d’intérieur et paysagiste. Je m’adapte aux besoins de mes clients, si bien que mes missions peuvent varier, allant de conseils ponctuels de 2 heures pour aider les gens à débloquer leurs idées, jusqu’à des accompagnements très complets incluant une étude détaillée en 2D ou 3D s’ils en ont besoin.

Parmi les axes que je souhaite développer dans mon activité aujourd’hui se trouve les conseils en aménagements pour les personnes en situation de handicap. En général, le secteur de l’accessibilité et la décoration ne sont pas de grands copains. Or je pense que c’est important que chaque personne puisse disposer d’un intérieur qui révèle sa personnalité et qui soit à son image. C’est pourquoi, je me spécialise pour offrir à tout un chacun cette possibilité.

Un souvenir que tu as envie de partager ?

© Facebook – Les Conseils de Maureen – Vue salon en 3 D

J’ai envie de revenir sur une jolie victoire pour le secteur de l’accessibilité. Elle s’est déroulée dans le cadre d’un accompagnement de SAFAE. Le gestionnaire du site semblait au premier abord très peu motivé par la mise en accessibilité de son bâtiment. D’autres contraintes le mobilisaient davantage. J’ai mis toute mon attention à lui ouvrir les yeux, à lui montrer les plus-values à réaliser des aménagements plus inclusifs. Et puis, il y a eu un léger changement de regard, permettant que le champ des possibles s’ouvre, jusqu’à ce qu’il devienne le moteur de solutions et qu’il me partage avec fierté et entrain les nouveaux aménagements et les solutions innovantes mises en œuvre. C’est touchant et motivant de sentir que le regard des gens peut évoluer. C’est un souvenir que j’ai gardé en moi.

J’ai une autre aventure qui me vient en tête : la fois où je me suis rendue dans le centre de Namur avec Vincent Snoeck pour participer à une émission de radio locale. C’était la première fois que je guidais une personne aveugle. Et finalement j’ai moi-même été guidée. Car ne connaissant pas du tout Namur, j’ai été pilotée dans les ruelles par Vincent qui maîtrisait les lieux mieux que moi. Je me souviens de mon émotion ce jour-là. C’est dans cette expérience que j’ai pleinement pris conscience des sens super développés qu’une personne aveugle est amenée à développer pour se déplacer.

Maureen en train de dessiner un plan – ©lesconseilsdemaureen.be

Quelles sont tes relations avec Atingo aujourd’hui ?

Même si j’ai choisi de changer de direction, en optant pour une profession libérale et en m’adressant en direct au particulier, je continue à croire qu’Atingo est vraiment important pour l’accessibilité dans notre société. Je suis toujours partante pour partager mon carnet d’adresses et Atingo est en tête de liste dans ce carnet 😉.

Ce qui t’étonne le plus en matière d’accessibilité ?

Le manque de connaissances et d’intérêt pour le sujet de l’accessibilité dans notre société m’étonne toujours et me choque. Même si un mouvement positif se dégage depuis quelques années, je sens qu’il reste encore beaucoup de travail à mener. Cela arrive encore souvent par exemple qu’une personne en chaise roulante ne puisse pas se rendre dans un restaurant. Ce n’est pas normal pour moi.

Je m’aperçois aussi que nous sommes tous voués à devenir une personne en situation de handicap à un moment dans notre vie, que cela soit provisoire ou définitif. Il y a une grande méconnaissance de la société à ce sujet. Par exemple, c’est seulement quand les parents deviennent parents qu’ils comprennent combien il est difficile de circuler avec une poussette dans nos rues. Il en va de même pour les personnes qui se retrouvent en chaise roulante ou encore avec un plâtre. Cela me fait dire que les formations et les mises en situation sont des outils qu’il est très important de continuer à développer pour augmenter la prise de conscience. On dit toujours « un petit dessin vaut mieux qu’un long discours » !

Plus d’informations sur Maureen Theys et sur Les conseils de Maureen :