Ils ont contribué à la mission d’Atingo !
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L’interview de Christian de Strycker
Christian de Strycker a trouvé sa voie lorsqu’il a découvert l’accessibilité. L’interview d’aujourd’hui, c’est la rencontre avec un homme de principe, père de famille, aux valeurs fortes, déterminé à plaider les causes qu’il défend.
Ecouter Christian parler de son expérience au sein du Groupe d’Action pour une Meilleure Accessibilité aux personnes Handicapées (Gamah), comme il le nomme fièrement, c’est découvrir un tas d’anecdotes et voyager d’expériences hors normes en situations cocasses. Il y a par exemple l’audit de ce cimetière dans le cadre des journées du Patrimoine où le conseil apporté au gestionnaire a dépassé quelque peu le cadre habituel pour convenir du meilleur moyen d’installer, l’heure d’après, le cercueil d’un dignitaire dans son prestigieux caveau. Il y a aussi ce parfait concours de circonstances et cette bonne dose d’audace qui ont permis le rehaussement d’une place piétonne donnant au lieu un revêtement sans marche.
Discuter avec lui, c’est sentir que l’esprit d’équipe et la camaraderie sont des valeurs qui l’ont fortement animé dans son expérience. Certes, au cœur de la militance, il y avait quelques fois des sujets à débats, des avis contraires, mais toujours, les valeurs communes rassemblaient.
En quoi consistent tes missions d’Accessibility Manager à la STIB ?
Depuis 2009, je suis en charge de l’amélioration de l’accessibilité du réseau de la STIB. Ma mission est transversale au sein de cette entreprise de 10.000 personnes. Je porte le plan stratégique de mise en accessibilité du réseau et travaille essentiellement à la mise en œuvre de ses projets, leur coordination et leur évaluation.
Mon travail intègre énormément d’échanges tant avec les équipes internes, en bureaux qu’avec celles sur le terrain et les partenaires de la concertation associative. L’objectif est toujours de s’adapter au plus près des besoins pour augmenter la qualité de l’expérience de tous les clients dans une logique d’accessibilité universelle.
Je suis aussi un aiguillon interne pour faire augmenter la considération envers l’accessibilité. A ce sujet, je répète à qui m’entend : l’accessibilité est une valeur ajoutée pour 30 à 40% de nos clients.
Quelles étaient tes missions au sein de l’équipe Atingo ?
Je suis entré chez Gamah (devenu Atingo) comme conseiller en accessibilité en 2004. Pour défendre les besoins des personnes en situation de handicap, j’ai souhaité m’immerger au plus près de leurs réalités. J’ai donc placé beaucoup d’attention à cerner ce qui était essentiel pour chaque famille de handicap. J’ai, par exemple, passé de longs moments à discuter avec Sarah Logan pour cerner les difficultés et les défis des personnes en chaise roulante. J’ai appris à marcher en autonomie, avec un bandeau et une canne blanche, dans les rues de Liège avec Joëlle Huart de l’asbl Entrevues.
Comme l’ensemble des conseillers en accessibilité, je courais la Wallonie et Bruxelles pour auditer les lieux et en définir le niveau d’accessibilité. Je revenais fréquemment avec des produits de terroir, mission non officielle appréciée par l’équipe.
Je me suis aussi spécialisé dans l’accessibilité des bâtiments notamment au travers de la rédaction d’un référentiel bâtiment et la mise en place de formations sur cette thématique.
Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?
Elle représente un tremplin significatif dans ma vie professionnelle. L’expérience accumulée chez Atingo m’a permis de rejoindre la STIB où je suis toujours actif aujourd’hui.
Je me souviens avoir formé de sacrés binômes dans le travail, que ce soit avec Olivier Van Damme ou avec Marie-Ange Vandecandelaere. Et je garde des liens de camaraderie avec beaucoup d’anciens collègues. Mêmes galères, mêmes victoires, mêmes valeurs…
Comment analyses-tu l’évolution de Gamah vers Atingo ?
L’évolution est colossale. Gamah avait tendance à vouloir imposer les besoins des personnes en situation de handicap, là où Atingo conseille les partenaires sur les meilleures pratiques en accessibilité et essaie de définir avec eux les solutions possibles. Sur les 20 dernières années, l’association militante s’est peu à peu transformée en bureau d’étude. Je pense que cette évolution était adéquate pour atteindre les objectifs fixés. Cette professionnalisation est un travail de longue haleine dont le mérite revient en grande partie à Vincent Snoeck, directeur d’Atingo.
Rencontrer Christian fut un moment très humain, avec la force de la connaissance en prime. Mais gare à vous si vous ne percevez pas l’importance de l’accessibilité et l’inclusion de tous dans notre monde, car il ne laissera rien passer ! Au besoin, il vous demandera de vous asseoir dans une chaise roulante et vous défiera de le contredire.